Chansons de Fêtes | Chalenda – Mê – San Joan – Vogues

Bonjou, p'tiot enfançon

Bonjou, p’tiot enfançon

T’adduse una fayetta

Io t’adduse un jaillon

Na gente jaillounetta

Eh ouaie !

Lo te la baillarae !

 

Vous êtes bien mal crêci

Iqui d’ïns quella crêchi

Si vous voulias venî

Au laê de noutra Benaêta

Eh Ouaê !

Io vous emmeneraê

 

Moun chavau qu’est içai

Menarot voutron pare,

Moun âne qu’est ilai

Menarot voutra mare.

Eh ouaê !

Io vous emmenaraê

 

Si voulis pas veni

Ne sais pas que n’y fouère.

De demourâ iqui,

Ne fais pas mou z’affaires

Eh ouaê !

Vous faudrot m’en alla

Par alla laboura

Bonjour petit enfant

Je t’apporte un agneau  

Je t’apporte un petit coq

Et une petite poulette

Eh oui je te les donnerai

 

Vous êtes bien mal couché

Ici dans cette crèche

Si vous vouliez venir

Au lit de notre Benoîte

Eh oui !  

Je vous emmènerai

 

Mon cheval qui est ici

Mènerait votre père  

Mon âne qui est là-bas

Mènerait votre mère

Eh Oui !

Je vous emmènerai

 

Si vous ne voulez pas venir  

Je ne sais pas que faire

Demeurer ici  

Ne fait pas mes affaires

Eh oui !

Il faudra m’en aller  

Pour aller labourer

 
 

Chansons de fêtes – Bonjou p’tiot enfançon – Recueillie en Forez par Louis-Pierre Gras | Georges Delarue : « Chansons populaires foréziennes : La collecte de L.-P. Gras » / MAR 1-2, 1984

Noël de Saint Just en Chevalet

Sint Joset mounte su soun ano

Tout bellament chemin faisant

S’en vet de porte en porte

Toujours en demandant :

N’avez- vous pas quanque logi

Por ami, par arzent ?

 

Saint Joseph monte sur son âne  

Tout bellement chemin faisant

S’en va de porte en porte

Toujours en demandant :

– N’avez-vous pas quelque logis.

Pour un ami, pour de l’argent.

 

S’en vet dedïns n’etablou

Proshe d’un gran pourta,

Le viai levave la tet,

L’anon de l’autrou lat.

Una bisa si freidi

Sans se pouvaer schauffa.

 

S’en va dans une étable

Près d’une grande porte  

Le veau leva la tête

L’ânon de l’autre côté.  

Une bise si froide  

Sans pouvoir se chauffer.

 

Lous bergis de la mountagni

Ont abandonnot leur troupiau

-Allons vere la creichi

Vere le poupon nouviau.

Ne pourtarons à la mère

Quanque chose de biau

 

Les bergers de la montagne

Ont abandonné leur troupeau  

Allons voir la Crèche.  

Voir le poupon nouveau.

 Nous porterons à la mère

Quelque chose de beau

 

Chansons de fêtes 

Noël Vizillois

Dzens qu’ete dins votre mison

Attapi quéme de marmotte

Ne tsauchez pa votro sapon,

Prenez selamin votre socque

Sortez : dfau est tsauza etrandze

Ozi varréz miou qu’à midzorn

Sortez, o z varréz los andze

Que baillon à tui lo bondzorn

 

Gens qui êtes dans vos maisons

Tapis comme des marmottes,  

Ne chaussez pas vos galoches,

Prenez seulement vos sabots.

Sortez dehors et chose étrange  

Vous y verrez mieux qu’à midi  

Vous y verrez les anges

Qui donnent à tous le bonjour.

 

O son laina su lo pleynet,

Tot à travers de la Magdalena,

Quo floretton un biao motet

Tot per caou et non pa per lettra

Corrin demanda à Gaillardo

Que sa de latin quarque pou

qu’o nos explique cé mystéo :

Gloria in Excelsis Deo

 

Ils sont là-haut sur le Pleynet  

Tout au travers de La Madeleine

Qui fignolent un beau motet

Tout par cœur et non par lecture

Courons demander au Gaillard

Qui sait quelque peu le latin  

Qu’il nous explique ce mystère

Gloria in Excelsis Deo.

 

Elle tsanto quo l’an tsanta

Per to le moin vingt-cinq viadzo,

Mai o nos y sain pas planta,

Neo n’intindian pas sai langadzo.

Demandin lie un pou la grâce

Qu’avant quo quettan ceta place

O la tsanta in Vizillois

Pa un viadzo, mais dous ou tré

 

Ils ont chanté cette chanson

Pour le moins vingt-cinq fois  

Mais nous ne nous y sommes pas arrêtés

Nous n’entendions pas ce langage  

Demandons-leur un peu la grâce

Qu’avant qu’ils quittent cette place  

Ils la chantent en Vizillois

Non pas une mais deux ou trois fois.

Chansons de Fêtes

D'où viens-tu vu Belle Bergère ?

D’où viens-tu, belle bergère,

D’où viens-tu ?

— Je viens de l’étable

De Bethléem ;

Je viens de l’étable

 De Bethléem.

 

— Qu’as-tu vu, belle bergère,

Qu’as-tu vu ?

— J’ai vu un miracle

Qui me plaît fort bien ;

J’ai vu un miracle

Qui me plaît fort bien.

 

— C’est-il beau, belle bergère,

 C’est-il beau ?

— Si beau que la lune,

Aussi le soleil ;

 Si beau que la lune,

Aussi le soleil.

 

— Qu’as-tu vu, belle bergère,

Qu’as-tu vu ?

— J’ai vu quatre-z-anges

Descendant du ciel,

Chantant les louanges

De l’Enfant Jésus.

Chansons de fêtes - D'où viens-tu Bergère?

Chansons de Fêtes- Tiersot A Bonneville,par un usage assez singulier, cette chanson est associée à la complainte de la Passion dans les circonstances suivantes: les chanteurs, arrêtés devant les maisons,disent la complainte en manière de chant de quête; s’ils n’obtiennent rien, ils s’éloignent en chantant, en signe de moquerie, les premiers vers du noël, dont ils déforment assez fort la mélodie,la terminant sur une formule qui rappelle celle d’Auclair de la lune.

Chanson de Pâques

Allons à l’eyga de Saint Jean,

Elle nous fera de bon sang

Et longtemps nous porrons chanta

Alléluia

 

 

La fontana de queu gran Saint

Entre garnoblo e Sin Martin

De le crou vint din l’Izera

Alleluia

 

Ell’ei bien aisia a trova :

Un chacun po la vei coula

Eh bien beir’es’en bien chara

Alléluia

fêtes traditionnelles –

Chanson de la Reine de Mai

Queiquaren, ei Maï !

fasé, si vous plaï,

Si lou nous fasé

Lou bé temps vindré

Si lou nous fasé pas

L’Hiver tournarai

(Donnez) quelque chose, c’est Mai !

Faites-le s’il vous plait

Si vous le faites, le beau temps viendra

Si vous ne la faites pas

Hiver reviendra

Chansons de fêtes – Chanson de la Reine de Mai – Tiersot p 437   – Recueilli à Molines en Queyras

Chanson de Mai (1)

Voici le joli mois de Mai

Qui est si joli et si gai,

Que toutes les fleurs

Prennent leur couleur

Mon aimable cœur.

Belle, prenez-moi pourvotre serviteur.

 

Là-haut, sur ces charmants. (?)

J’ai entendu le rossignol chanter

Qui chantait. (?)

Fort gaillardement :

Voici le printemps.

O fille, prends-moi pour ton amant.

 

Vous autres filles qui dormez,

Nous vous prions de vous lever.

Nous vous apportons

La collation

Au son du violon.

Voici la vie que les garçons font.

 

— Messieurs, nous vous remercions

De vos. (?) du violon.

Mon père et ma mère dorment,

Et tous ils sont endormis,

Ils ne veulent pas que nous sortions

[la nuit.

chansons de fêtes-Noté par Tiersot (ibid. p ) à Cervières (Briançonnais). — Bessans (Haute-Maurienne)

Chanson de Mai (2)

Voici lou joli mei de Mai,

Qué lou galan plantoun lou maï.

N’en plantaraï un à ma mia,

Seré plus août que sa coulounia.

 

Li betaren per lou garda

Un soudar de chasque cousta.

Qui betaren per sentinella ?

Seré lou galant de la bella.

 

Ah! que me facharie per tu

Si ta mïa l’aye vegu !

— Ta mïa n’ama quaoûques aoûtre

Et se mouqua de nous aoûtre.

 

— lou chabou bien cé que farei :

lou m’en irei, m’embarquerei ;

lou m’en irei drets à Marsellia,

Et n’en pensarei plus à nella.

 

Quand de Marsellia revendrei

Devant sa pouarta passarei ;

Demandarei à sa vesina :

« Couma si pouarta Catharina ?

 

— Catharina si pouarta bien.

Aï maria li a lontemps,

Amb un moussu de la campagna

Que li faré fà la dama.

 

N’en pouarta lou chapeau bourda

Et l’espasa à soun couasta,

La (nourris) mieich sen rien fa

Que noun pas tu, mauvos cacléré.

Voici le joli mois de Mai

Où les galants plantent le mai.

J’en planterai un à ma mie :

Il sera plus haut que sa quenouille.

 

Nous mettrons pour le garder

Un soldat de chaque côté.

Qui mettrons-nous en sentinelle ?

Ce sera le galant de la belle.

 

Ah ! que celà me fâcherait pour toi

Si ta mie l’avait vu !

Ta mie en aime quelques autres,

Et se moque de nous autres.

 

Je  sais bien ce que je ferai :

Je  m’en irai, m’embarquerai ;

Je  m’en irai droit à Marseille

E tne penserai plus à elle.

 

Quand je reviendrai de Marseille,

Je passerai devant sa porte ;

Je  demanderai à sa voisine :

 « Comment se porte Catherine ?

 

Catherine se porte bien.

Elle est mariée il y a longtemps

Avec un Monsieur de la campagne

Qui lui fera faire la dame.

 

Il porte le chapeau bordé

Et l’épée à son côté,

La nourrit mieux sans rien faire

Que non pas toi, mauvais cadet

Chansons de fêtes- Tiersot (ibid p 434)- il précise : Archives de Gap (enquête de 1851), texte en patois de Chauffayer (Champsaur). Cette chanson, qui paraît avoir joui d’une grande popularité dans le sud du Dauphiné, a été
publiée déjà dans les Français peints par eux-mêmes (Province, t. II, art. Le Dauphinois,
p. 126, 1841, 1er couplet seulement avec la mélodie), puis dans WECKERLIN,Opuscules
sur la Chanson populaire, 1874, p. 22, et, par Louis GALLET,dans la Revue des traditions
populaires, t. II (1877),p. 200: provenance, vallée du Rhône, Valence. N

La quête des œufs

Voici, voici le joli mois de Mai. (bis)

Que les rosiers boutonnent.

Ma mie, ma mie, donnez-nous des œufs frais. (bis)

 

Si vous donnez des œufs frais

Pour remplacer nos muguets

Ah ! Nous vous remercierons dans nos chansons(bis)

Laissez, laissez la rose boutonner. (bis)

 

Au bois le gentilhomme,

J’aime mieux ma mie au gué !

J’aime mieux ma mie.

 

Ah ! Nous vous divertirons

par nos chansons. (bis)

 

Remerciements

Que Dieu bénisse la maison,

Et les fill(es) et les garçons. (bis)         

Chanson d'Avril

Voici le joli mois d’avril

Que les amants vont revenir.

Oh! dis-moi, belle,

N’as-tu rien oublié

Des amourettes

Du joli temps passé ?

 

Oh! que non pas, mon bel ami.

Ne le l’ai-je pas toujours dit :

C’est de m’attendre

Avec fidélité

Et de nous prendre

Avec sincérité.

 

L’on me vient dire tous les jours

Que d’autr’amants vous font la cour

Ça me chagrine.

Me cause grand tourment

D’entendre dire

Que vous changez d’amant.

 

Laissons dire, laissons parler,

Mais n’cessons pas de nous aimer.

La jalousie

Dur’ra-t-elle toujours ?

Malgré l’envie

Finiront nos amours.

 

J’aime Nanon, j’aime Façon, (1)

J’aime les filles tout de bon.

J’aime la belle

Avec ses beaux yeux doux;

Pour ma maîtresse,

Je l’aimerai toujours.

Chansons de fêtes - Chansons d'Avril

Chansons de fêtes- Tiersot p – recueillie à Bessans (Haute-Maurienne)

Chanson de Saint-Jean

La san Jan ke s’aprôche

O métra, de m’en vwai

– Ou va-to, ma sernenta,

Ou va-to demoura ?

– U chàte de mon pare,

De volo m’i marya.

 

– Demoura, ma serventa

Ton gajo doublara

– O non, ma poura metra,

Mon metre ne vou pa.

– Ou en prendrai-je n’otra

Chye degaja ke tye ?

-ala ve-z-en a san Lyodo

I n’y en manke pa,

-De petyole è de grande,

De tota Kalyeta

 

Alle ne san ryen fare,

Nyi pata, nyi vana,

Nyi cudre, nyi fyela

Nyi fare la lessiva

Nyi mémo la lava

Nyi tére la Barlyota

Nyi ékréma lo lé

Mé alle san lo bére

A grandz éküelé

 

Mon métre e chu la tabla

Ke Konte mez éku

-Konta byan jyleuchto, metre

De vi fare chyedula

 

La métra chu la porta,

Chyéta chu lo lyenda

– Kopa byan drai, ma mètra

Chi vo manka on fi

 

Adzeu, ma poura mètra ;

Regrè de vo kita

Pléji de vo revoir

De vo farai séji

 

Voici la Saint-Jean qui approche

O maitresse je m’en vais  

Où vas-tu ma servante,  

Où vas-tu demeurer ?

Au château de mon père,

Je veux m’y marier.

 

Demeure, ma servante,

Ton gage doublerai.

O non ma pauvre maitresse,

Mon maitre ne veut pas :

Où en prendrai-je une autre

Si dégagée que toi ?

Allez-vous-en à la Saint Claude  

Il n’en manque pas pas,

Des petites, des grandes,

De toute qualité

 

Elles ne savent rien faire,

Ni pétrir, ni vanner,

Ni coudre, ni filer,

Ni faire la lessive

Ni même la laver,

Ni traire la Barlyota,

Ni écrémé le lait.

Mais elles savent boire

À grandes écuellées.

 

Mon maitre est sur la table

Qui compte mes écus

Comptez bien juste mon maitre

Il ne manquerait qu’un liard,

Je vous ferai assigner

 

La maitresse sur la porte,

Assise sur le seuil,

Coupe mon tablier.

Coupez bien droit, ma maitresse,

Si vous manquez un fil, :

Je vous ferai saisir

 

Adieu ma pauvre maitresse,

Au regret de vous quitter,

Au plaisir de vous revoir

Chansons de fêtes - Chansons d'Avril

Chansons de fêtes – Chanson de Saint Jean – Tiersot p 443 – Chanson de domestique recueilli à Saint-Geoire par l’abbé Deveau

Noël Grenoblois

Notrou meyna sarravon les ollagne

Nostrou polet ayen tot pier chanta

Et lous eyssarts qu’u fon pé le montagne

N’ayon quasi ni chalou ni clarta,

Quand un éfan que porta una roba

De fin argent (si fin n’en fut jamey)

Que traluyet ni mey mi moins que l’auba

Nos adussit lo bon tem et la pey.

 

U nos dissit d’alla vey la pucella

Qu’a afiat la pey en faisant son éfan

Quand je devrin engagi’ ma veyssella,

J’y volo alla lou dou bras pendolan,

N’y alla pas, sarit una vergogni,

N’y rian porta, sarit encore pi ;

J’ai dous agneux que n’ont pas prey la rougni,

Je seu d’avis de lous alla aufri

 

La Viergi a la fraichou de la rousa

Qu’u mey de may la rousa a mouilla,

Et sou tetet, per dire toute chousa,

Mey de blanchou que n’a notra caillia ,

Sou dou poupeux semblon a la mayousse

Don la rogeau a plaisi d’éclata

Et son motet la trovave si douce

Qu’a mala pene u la poyrt quitta

 

Lou pailliassieu dont y l’emmaillotave

Erion plu blanc que le premier ney,

Y saviet ben qund lou filave

Qu’u servirion un jour pe ceu grand rey

N’en venit tré que portavon de tasses

Tote doré, les offron a l’éfén ;

Mais quans Jousset lé sarrit din sé biasses,

Lo Rey Moret s’en allit dépétan

 

Ul et plus nier que ney notre cumaclo,

A lou chaveu frisa comme un agnet

Et loi savou farrit un grand miraclo

Si l’y poyet un pou blanchi la pet.

U dépétit ; mais quand sa conscienci

Li reochit, u n’en fut si mari,

Quul eussiet fat trey mey de penitenci

Si eusse pouy la fare à mont-Fleuri