Les Revellious – Aubades, serénades et autres momeries

En revenant des Noces

En revenant des noces

J’étais bien fatiguée ;

 

Au bord d’une fontaine

 Je me suis reposée.

 

L’eau en était si claire

Que je m’y suis baignée.

 

Avec un’ feuill’ de chêne

Je me suis essuyée.

 

Sur la plus haute branche

Le rossignol chantait.

 

Chante, rossignol, chante,

Toi qui as le cœur gai.

 

Pour moi je ne l’ai guère,

Mon amant m’a laissée.

 

Pour un bouton de rose

Que je lui refusai.

 

Je voudrais que la rose

Fût encore au rosier,

 

Et que le rosier même

Fût encore à planter,

 

Et que mon ami Pierre

Fût encore à m’aimer.

 

Revellious –

Bonsoir, Mie, bonsoir

Bonsoir, Mie, bonsoir,

Vous faites l’endormie

Quand je viens vous voir

Je viens vous dire adieu,

Les larmes dans les yeux,

C’est pour vous dire adieu

 

Galant, si tu t’en vas

Le temps te durera,

Bientôt tu reviendras.

Passant par cet endroit,

Tu prendras la vallée,

Tu reviendras chez toi

 

Si j’avais un tambour

Qui fût couvert de roses,

De lauriers d’amour,

J’irais tambouriner,

A la porte de ma mie

C’est pour la réveiller

 

Revellious –

Les garçons de chez nous

Les garçons de chez nous,

Grand Dieu, qu’ils ont de peine

La nuit et le jour ;

S’en vont partout cherchant,

Leur divertissement

Et leur contentement.

 

« Bonjour, mia, bonjour.

Tu fais bien la rebelle

Quand je viens te voir.

Je viens te dire adieu

Pour la dernière fois.

Oh! adieu, je m’en vas.

 

— Cher ami, tu t’en vas

Et tu m’abandonnes !

Un jour, tu reviendras ?

— Oh oui, je reviendrai

Pour finir nos amours

Qui brûlent nuit et jour.

 

Si j’avais un tambour

Couvert de violettes

Gentil cœur d’amour

Je le ferais rouler

Sur la fidélité

De ma chèr’ bien aimée.

 

Rossignolet des bois,

Porte-moi cette lettre

A ma bien aimée;

Quand tu seras là-bas,

Tu te reposeras

Et tu y chanteras.

Revellious - Les Garçons de chez nous

Revellious –

Sérénade d'Hiver

Un dimanche au vêpre,

Le soir après souper,

En passant par la ville

J’ai vu-z-une clarté ;

Croyant qu’ ce fût ma mie,

Je fus la saluer.

 

Passant sous sa fenêtre

Le plus près de son lit :

« Oh! dites-moi, la belle,

Dites-moi sans mentir,

Je suis ici pour plaire,

Ou bien pour mes plaisirs ?

 

Si vous saviez, la belle,

Comme je suis ici !

Je suis dedans la neige,

Belle, jusqu’aux genoux :

Oh ! quelle récompense,

Belle, aurai-je de vous ?

 

— Le manteau de mon père

Est dans la chambre en haut :

M’en vais l’envoyer prendre

Pour vous couvrir le dos.

…..

…..

— Du manteau de ton père,

Bell’je t’en remercie.

J’ai encore une veste,

Un petit casaquin

Pour me couvrir, la belle,

Si j’en avais besoin.

 

Les chiens de votre père

M’ont souvent aboyé,

Disant, dans leur langage :

« Galant, tu perds ton temps ;

Galant, tu perds tes peines,

Ne viens pas si souvent. »

 

Si j’ai perdu mes peines,

J’ai bien passé mon temps.

Combien de fois, la belle,

Avons joué nous deux,

Avons joué aux cartes

Malgré les envieux ?

 

— Si j’ai joué aux cartes,

Pourquoi le dites-vous ?

N’ai-j’ pas mon cœur en gage

Tout comme auparavant ?

Si je l’ai, je le garde

Pour mon fidèle amant. »

Revellious - Sérénade d'Hiver

Revellious – Tiersot – recueillie à Clelles (trièves)

Ouvrez, ouvre la porte

J’ai rencontré Julie

Revenant du marché.

Je m’ suis approché d’elle,

C’était pour lui parler.

 

Passant devant sa porte,

Trois petits coups frappant :

 « Ouvrez, ouvrez la porte,

Julie, à votre amant,

Qui vient de l’Algérie :

C’est un pays charmant.

 

— Je n’ouvre pas ma porte

A l’heure de minuit :

Mon pèr’, ma mèr’, mes frères,

Mes sœurs, qui sont couchés !

Allez à la fenêtre,

Nous prendrons nos plaisirs.

 

— A ta f’nêtre y-a des barres,

Je n’y peux pas passer.

Voici la pluie, l’orage,

La neig’ jusqu’aux genoux :

Voilà la récompense,

Julie, que j’ai de vous.

 

Là-haut sur la montagne

 Il y a-t-un oranger.

Oh ! si j’avais des ailes,

Que je puisse voler,

A la plus haute branche

 J’irais me reposer. »

Reveillous - Ouvrez, ouvre la porte

Revellious – Recueilli à Clelles (Trièves par Tiersot (ibid p ) IL note qu’il y a bien des incohérences dans ces chansons, faites souvent de simples réminiscences rapportées les unes à côté des autres ; mais que le caractère de sérénade amoureuse n’en est pas moins nettement indiqué par les couplets principaux.

Revellious | Rossignolet du bois joli

1 « Rossignolet du bois joli,

Toi qui chant’ le jour et la nuit!

Oh ! le joli chant !

Oh ! qu’il est charmant,

Qu’il a d’agrément !

Belle, il faudra changer d’amant.

 

7 — Comment changerais-je d’amant ?

Moij’en ai un qui est si charmant !

Je lui ai donné

Ma fidélité

S’il en est content,

Je l’épous’rai fidèlement.

 

13 —Vous autres filles d’à présent,

Vous n’êt’ pas ici sans amants ;

Quand vous les voyez,

Vous les désolez,

Vous les chagrinez :

Bell’, il faut les reconsoler.

 

19 Vous autres filles qui dormez,

Vous plaît-il de vous réveiller ?

Nous vous apportons

La collation

Au son du violon ;

Voilà la vie qu’font les garçons.

 

25 Jouons, jouons du violon,

Mais en attendant nous boirons.

C’est à la santé

De nos bienaimées

Qu’il faut commencer.

Belle, il faudra vous marier.

 

31 —Amant qui êt’ sous ma fenêtre,

Je vous prie de vous retirer,

Car la nuit s’en va,

Et le jour viendra,

Ma mèr’ grondera ;

Amant retirez-vous de là. »

 

37 —La bell’ s’en va dans son jardin

Cueillir la fleur du romarin.

Nous en cueillerons

De toutes couleurs ;

La rose est en fleur ;

Bell’, je suis votre serviteur.

 

43 Belle, faites-moi un bouquet

Qui soit de rose et de muguet.

Nous le lierons,

Nous l’attacherons

Avec un fil d’argent,

Revellious –

Le sentiment des filles

Un dimanche au vêpre,

Un soir après souper,

Me promenant le long de ce rivage

J’ai entendu le rossignol sauvage.

 

Rossignolet sauvage,

Rossignolet du bois,

Oh! je t’en prie, va t’en faire un voyage

Vers celle-là qui tient mon cœur en gage.

 

Le rossignol sauvage

Promptement il s’en va

En lui disant : « Réveillez-vous, la belle ;

Si vous dormez, votre amant vous réveille. »

 

La belle se réveille,

Se réveille en pleurant.

« Oh! mon amant, j’ai bien entendu dire

Que vous étiez un amuseur de filles. »

 

« Un amuseur de filles,

Belle, je n’en suis pas.

Vous savez bien qu’il faut chanter et rire

Pour bien savoir le sentiment des filles. »

 

Le sentiment des filles

Est difficile à savoir.

Venez ce soir, vous diront une chose;

Demain au soir, vous en diront une autre.

Revellious - Le sentiment des filles

Revellious – Recueillie par Tiersot à Clelles (Trièves.) Il note que cette chansons se retrouve en Saintonge et dans le Morvan et il ajoute : » La version dauphinoise donne un dernier couplet, évidemment postiche, d’ailleurs fort sot, que, pour cette raison nous n’avons pas laissé dans le texte ci-dessus, mais que nous reproduisons ici :  » Le sentiment des hommes / Est facile à connaître. / Ils sont tirés d’une tant belle taille / Que par dessus n’y a jamais rien qui vaille. » On pourrait y voir un brin de gauloiserie…

Un air d'amour

« Belle, j’ai pensé l’autre jour

De te chanter un air d’amour.

J’ai passé la nuit, la belle,

Devant ta porte j’ai couché.

Adieu, belle, je m’ennuie,

Je ne veux plus retourner. »

 

Quand la belle entendit cela,

Tout promptement se réveilla.

« As-tu crainte de mon père

Ou bien de ma mère aussi ?

Si les portes sont fermées

Je m’en vais te les ouvrir.

 

—De ta mère je n’ai point peur ;

 De ton père j’ai grand frayeur.

Si tu viens ouvrir la porte,

Que ton père soit éveillé,

Il crierait à main forte,

Que l’on vient l’assassiner.

 

— Mon cher ami, n’en doute pas,

 Car de l’amour n’en manque pas,

Tu sais bien que j’ai un père

Qui consent à mes desseins.

Parle-lui de cette affaire

: S’il le veut, moi je veux bien.

 

— A ton père j’en ai parlé,

N’a pas voulu me l’accorder.

Ça dépend de toi, la belle,

De me donner soulagement ;

Tire-moi de cette peine

Ou je meurs dans le moment.

 

— Mon cher ami, pour t’adoucir

 Sur ma bouche prends un plaisir.

C’est pour marque que je t’aime

Que je me livre entre tes bras.

Mais prends bien garde à toi-même

 De n’aimer d’autre que moi. »

 
 

Revellious – Recueilli à Névache dans le Brainçonnais, dans le Champsaur et à la Beaume (hautes Alpes)

Revellious | Belle j'ai pensé l'autre jour

Belle, j’ai pensé l’autre jour

De te chanter un air d’amour ;

Combien de fois, la belle,

Au pied de ta porte j’ai couché !

Je me suis endormie

Sans pouvoir me réveiller

 

Quand la belle entendit cela

Tout vivement se réveilla

– As-tu crainte de mon père

Ou bien de ma mère aussi ?

 

Si mes portes sont fermées

e m’arrête les ouvrir

De ton père j’en ai point peur,

De ta mère j’ai grande frayeur,

Ça dépend plus qu’de toi, la belle,

A y porter soulagement,

Tire-moi de cette peine

Ou je meurs dans le moment

Belle, j’ai pensé l’autre jour

De te chanter un air d’amour ;

Combien de fois, la belle,

Au pied de ta porte j’ai couché !

Je me suis endormie

Sans pouvoir me réveiller

 

Quand la belle entendit cela

Tout vivement se réveilla

– As-tu crainte de mon père

Ou bien de ma mère aussi ?

 

Si mes portes sont fermées

e m’arrête les ouvrir

De ton père j’en ai point peur,

De ta mère j’ai grande frayeur,

Ça dépend plus qu’de toi, la belle,

A y porter soulagement,

Tire-moi de cette peine

Ou je meurs dans le moment

Revellious –

Ce matin me suis levé

Ce matin me suis levé

Plus matin que de coutume.

Suis allé dans mon jardin

Pour cueillir la rose brune.

Je n’ai trouvé ni rose, ni rosier,

Rien qu’une branch’ couverte de laurier.

 

Je l’ai pris, je l’ai porté

Faire un bouquet à ma mie.

Je m’en vais chantant, riant,

A la porte de ma mie.

Mais du plus loin qu’ell’ m’entendit chanter,

La bell’ sa porte au plus vit’ vient fermer.

 

« Ouvre ta porte tendrement,

Jeune fille tant aimée !

Ouvre ta port’ tendrement,

Jeune fille tant aimée !

— Venez de jour si vous voulez me parler,

Car pour la nuit, ma porte est bien fermée.

 

— Votre porte s’ouvrira,

O ma mie, ma douce mie.

Votre porte s’ouvrira,

O ma mie, ma douce mie.

Quand je saurais, belle, y mourir de froid,

Devant ta port’ j’irais coucher ce soir. »

 

Quand n’en vint l’aube du jour

Que la belle ouvrit sa porte :

« Ah! dis-moi, mon bel ami,

Si la nuit a été forte?

S’il n’a tombé un’ petite gelée ?

— Pour moi, la bell’, je l’ai bien enduré. »

 

« Belle, si j’ savais chanter

Comme le rossignol chante,

Belle, si j’savais chanter

Comme le rossignol chante,

Je chanterais joli regret d’amour.

Adieu, la belle ; adieu, c’est pour toujours. »

 

« Dis-moi donc, mon bel ami,

D’où te vient la départie ?

Dis-moi donc, mon bel ami,

D’où te vient la départie ?

— La départie ne dépend pas de moi.

Adieu, la bell’, pour la dernière fois. »

Revellious - Sérénade d'Hiver

Revellious –

Revellious | En revenant des Noces

En revenant des noces

J’étais bien fatiguée ;

 

Au bord d’une fontaine

 Je me suis reposée.

 

L’eau en était si claire

Que je m’y suis baignée.

 

Avec un’ feuill’ de chêne

Je me suis essuyée.

 

Sur la plus haute branche

Le rossignol chantait.

 

Chante, rossignol, chante,

Toi qui as le cœur gai.

 

Pour moi je ne l’ai guère,

Mon amant m’a laissée.

 

Pour un bouton de rose

Que je lui refusai.

 

Je voudrais que la rose

Fût encore au rosier,

 

Et que le rosier même

Fût encore à planter,

 

Et que mon ami Pierre

Fût encore à m’aimer.

 

Revellious –

Bonsoir, Mie, bonsoir

Bonsoir, Mie, bonsoir,

Vous faites l’endormie

Quand je viens vous voir

Je viens vous dire adieu,

Les larmes dans les yeux,

C’est pour vous dire adieu

 

Galant, si tu t’en vas

Le temps te durera,

Bientôt tu reviendras.

Passant par cet endroit,

Tu prendras la vallée,

Tu reviendras chez toi

 

Si j’avais un tambour

Qui fût couvert de roses,

De lauriers d’amour,

J’irais tambouriner,

A la porte de ma mie

C’est pour la réveiller

 

Revellious –

Les garçons de chez nous

Les garçons de chez nous,

Grand Dieu, qu’ils ont de peine

La nuit et le jour ;

S’en vont partout cherchant,

Leur divertissement

Et leur contentement.

 

« Bonjour, mia, bonjour.

Tu fais bien la rebelle

Quand je viens te voir.

Je viens te dire adieu

Pour la dernière fois.

Oh! adieu, je m’en vas.

 

— Cher ami, tu t’en vas

Et tu m’abandonnes !

Un jour, tu reviendras ?

— Oh oui, je reviendrai

Pour finir nos amours

Qui brûlent nuit et jour.

 

Si j’avais un tambour

Couvert de violettes

Gentil cœur d’amour

Je le ferais rouler

Sur la fidélité

De ma chèr’ bien aimée.

 

Rossignolet des bois,

Porte-moi cette lettre

A ma bien aimée;

Quand tu seras là-bas,

Tu te reposeras

Et tu y chanteras.

Revellious - Les Garçons de chez nous

Revellious –

Sérénade d'Hiver

Un dimanche au vêpre,

Le soir après souper,

En passant par la ville

J’ai vu-z-une clarté ;

Croyant qu’ ce fût ma mie,

Je fus la saluer.

 

Passant sous sa fenêtre

Le plus près de son lit :

« Oh! dites-moi, la belle,

Dites-moi sans mentir,

Je suis ici pour plaire,

Ou bien pour mes plaisirs ?

 

Si vous saviez, la belle,

Comme je suis ici !

Je suis dedans la neige,

Belle, jusqu’aux genoux :

Oh ! quelle récompense,

Belle, aurai-je de vous ?

 

— Le manteau de mon père

Est dans la chambre en haut :

M’en vais l’envoyer prendre

Pour vous couvrir le dos.

…..

…..

— Du manteau de ton père,

Bell’je t’en remercie.

J’ai encore une veste,

Un petit casaquin

Pour me couvrir, la belle,

Si j’en avais besoin.

 

Les chiens de votre père

M’ont souvent aboyé,

Disant, dans leur langage :

« Galant, tu perds ton temps ;

Galant, tu perds tes peines,

Ne viens pas si souvent. »

 

Si j’ai perdu mes peines,

J’ai bien passé mon temps.

Combien de fois, la belle,

Avons joué nous deux,

Avons joué aux cartes

Malgré les envieux ?

 

— Si j’ai joué aux cartes,

Pourquoi le dites-vous ?

N’ai-j’ pas mon cœur en gage

Tout comme auparavant ?

Si je l’ai, je le garde

Pour mon fidèle amant. »

Revellious - Sérénade d'Hiver

Revellious – Tiersot – recueillie à Clelles (trièves)

Ouvrez, ouvre la porte

J’ai rencontré Julie

Revenant du marché.

Je m’ suis approché d’elle,

C’était pour lui parler.

 

Passant devant sa porte,

Trois petits coups frappant :

 « Ouvrez, ouvrez la porte,

Julie, à votre amant,

Qui vient de l’Algérie :

C’est un pays charmant.

 

— Je n’ouvre pas ma porte

A l’heure de minuit :

Mon pèr’, ma mèr’, mes frères,

Mes sœurs, qui sont couchés !

Allez à la fenêtre,

Nous prendrons nos plaisirs.

 

— A ta f’nêtre y-a des barres,

Je n’y peux pas passer.

Voici la pluie, l’orage,

La neig’ jusqu’aux genoux :

Voilà la récompense,

Julie, que j’ai de vous.

 

Là-haut sur la montagne

 Il y a-t-un oranger.

Oh ! si j’avais des ailes,

Que je puisse voler,

A la plus haute branche

 J’irais me reposer. »

Reveillous - Ouvrez, ouvre la porte

Revellious – Recueilli à Clelles (Trièves par Tiersot (ibid p ) IL note qu’il y a bien des incohérences dans ces chansons, faites souvent de simples réminiscences rapportées les unes à côté des autres ; mais que le caractère de sérénade amoureuse n’en est pas moins nettement indiqué par les couplets principaux.

Revellious | Rossignolet du bois joli

1 « Rossignolet du bois joli,

Toi qui chant’ le jour et la nuit!

Oh ! le joli chant !

Oh ! qu’il est charmant,

Qu’il a d’agrément !

Belle, il faudra changer d’amant.

 

7 — Comment changerais-je d’amant ?

Moij’en ai un qui est si charmant !

Je lui ai donné

Ma fidélité

S’il en est content,

Je l’épous’rai fidèlement.

 

13 —Vous autres filles d’à présent,

Vous n’êt’ pas ici sans amants ;

Quand vous les voyez,

Vous les désolez,

Vous les chagrinez :

Bell’, il faut les reconsoler.

 

19 Vous autres filles qui dormez,

Vous plaît-il de vous réveiller ?

Nous vous apportons

La collation

Au son du violon ;

Voilà la vie qu’font les garçons.

 

25 Jouons, jouons du violon,

Mais en attendant nous boirons.

C’est à la santé

De nos bienaimées

Qu’il faut commencer.

Belle, il faudra vous marier.

 

31 —Amant qui êt’ sous ma fenêtre,

Je vous prie de vous retirer,

Car la nuit s’en va,

Et le jour viendra,

Ma mèr’ grondera ;

Amant retirez-vous de là. »

 

37 —La bell’ s’en va dans son jardin

Cueillir la fleur du romarin.

Nous en cueillerons

De toutes couleurs ;

La rose est en fleur ;

Bell’, je suis votre serviteur.

 

43 Belle, faites-moi un bouquet

Qui soit de rose et de muguet.

Nous le lierons,

Nous l’attacherons

Avec un fil d’argent,

Revellious –

Le sentiment des filles

Un dimanche au vêpre,

Un soir après souper,

Me promenant le long de ce rivage

J’ai entendu le rossignol sauvage.

 

Rossignolet sauvage,

Rossignolet du bois,

Oh! je t’en prie, va t’en faire un voyage

Vers celle-là qui tient mon cœur en gage.

 

Le rossignol sauvage

Promptement il s’en va

En lui disant : « Réveillez-vous, la belle ;

Si vous dormez, votre amant vous réveille. »

 

La belle se réveille,

Se réveille en pleurant.

« Oh! mon amant, j’ai bien entendu dire

Que vous étiez un amuseur de filles. »

 

« Un amuseur de filles,

Belle, je n’en suis pas.

Vous savez bien qu’il faut chanter et rire

Pour bien savoir le sentiment des filles. »

 

Le sentiment des filles

Est difficile à savoir.

Venez ce soir, vous diront une chose;

Demain au soir, vous en diront une autre.

Revellious - Le sentiment des filles

Revellious – Recueillie par Tiersot à Clelles (Trièves.) Il note que cette chansons se retrouve en Saintonge et dans le Morvan et il ajoute : » La version dauphinoise donne un dernier couplet, évidemment postiche, d’ailleurs fort sot, que, pour cette raison nous n’avons pas laissé dans le texte ci-dessus, mais que nous reproduisons ici :  » Le sentiment des hommes / Est facile à connaître. / Ils sont tirés d’une tant belle taille / Que par dessus n’y a jamais rien qui vaille. » On pourrait y voir un brin de gauloiserie…

Un air d'amour

« Belle, j’ai pensé l’autre jour

De te chanter un air d’amour.

J’ai passé la nuit, la belle,

Devant ta porte j’ai couché.

Adieu, belle, je m’ennuie,

Je ne veux plus retourner. »

 

Quand la belle entendit cela,

Tout promptement se réveilla.

« As-tu crainte de mon père

Ou bien de ma mère aussi ?

Si les portes sont fermées

Je m’en vais te les ouvrir.

 

—De ta mère je n’ai point peur ;

 De ton père j’ai grand frayeur.

Si tu viens ouvrir la porte,

Que ton père soit éveillé,

Il crierait à main forte,

Que l’on vient l’assassiner.

 

— Mon cher ami, n’en doute pas,

 Car de l’amour n’en manque pas,

Tu sais bien que j’ai un père

Qui consent à mes desseins.

Parle-lui de cette affaire

: S’il le veut, moi je veux bien.

 

— A ton père j’en ai parlé,

N’a pas voulu me l’accorder.

Ça dépend de toi, la belle,

De me donner soulagement ;

Tire-moi de cette peine

Ou je meurs dans le moment.

 

— Mon cher ami, pour t’adoucir

 Sur ma bouche prends un plaisir.

C’est pour marque que je t’aime

Que je me livre entre tes bras.

Mais prends bien garde à toi-même

 De n’aimer d’autre que moi. »

 
 

Revellious – Recueilli à Névache dans le Brainçonnais, dans le Champsaur et à la Beaume (hautes Alpes)

Revellious | Belle j'ai pensé l'autre jour

Belle, j’ai pensé l’autre jour

De te chanter un air d’amour ;

Combien de fois, la belle,

Au pied de ta porte j’ai couché !

Je me suis endormie

Sans pouvoir me réveiller

 

Quand la belle entendit cela

Tout vivement se réveilla

– As-tu crainte de mon père

Ou bien de ma mère aussi ?

 

Si mes portes sont fermées

e m’arrête les ouvrir

De ton père j’en ai point peur,

De ta mère j’ai grande frayeur,

Ça dépend plus qu’de toi, la belle,

A y porter soulagement,

Tire-moi de cette peine

Ou je meurs dans le moment

Belle, j’ai pensé l’autre jour

De te chanter un air d’amour ;

Combien de fois, la belle,

Au pied de ta porte j’ai couché !

Je me suis endormie

Sans pouvoir me réveiller

 

Quand la belle entendit cela

Tout vivement se réveilla

– As-tu crainte de mon père

Ou bien de ma mère aussi ?

 

Si mes portes sont fermées

e m’arrête les ouvrir

De ton père j’en ai point peur,

De ta mère j’ai grande frayeur,

Ça dépend plus qu’de toi, la belle,

A y porter soulagement,

Tire-moi de cette peine

Ou je meurs dans le moment

Revellious –

Ce matin me suis levé

Ce matin me suis levé

Plus matin que de coutume.

Suis allé dans mon jardin

Pour cueillir la rose brune.

Je n’ai trouvé ni rose, ni rosier,

Rien qu’une branch’ couverte de laurier.

 

Je l’ai pris, je l’ai porté

Faire un bouquet à ma mie.

Je m’en vais chantant, riant,

A la porte de ma mie.

Mais du plus loin qu’ell’ m’entendit chanter,

La bell’ sa porte au plus vit’ vient fermer.

 

« Ouvre ta porte tendrement,

Jeune fille tant aimée !

Ouvre ta port’ tendrement,

Jeune fille tant aimée !

— Venez de jour si vous voulez me parler,

Car pour la nuit, ma porte est bien fermée.

 

— Votre porte s’ouvrira,

O ma mie, ma douce mie.

Votre porte s’ouvrira,

O ma mie, ma douce mie.

Quand je saurais, belle, y mourir de froid,

Devant ta port’ j’irais coucher ce soir. »

 

Quand n’en vint l’aube du jour

Que la belle ouvrit sa porte :

« Ah! dis-moi, mon bel ami,

Si la nuit a été forte?

S’il n’a tombé un’ petite gelée ?

— Pour moi, la bell’, je l’ai bien enduré. »

 

« Belle, si j’ savais chanter

Comme le rossignol chante,

Belle, si j’savais chanter

Comme le rossignol chante,

Je chanterais joli regret d’amour.

Adieu, la belle ; adieu, c’est pour toujours. »

 

« Dis-moi donc, mon bel ami,

D’où te vient la départie ?

Dis-moi donc, mon bel ami,

D’où te vient la départie ?

— La départie ne dépend pas de moi.

Adieu, la bell’, pour la dernière fois. »

Revellious - Sérénade d'Hiver

Revellious –