Chansons pour rire – Gouteron de Comares

Chansons des eclots

Quant te coustéroun tous esclaou,

Quand éroun naou ?

— Cinq saou coustéroun mous esclaou

Quand éroun naou.

— Dé que baï éroun tous esclaou

Quand éroun naou ?

—Dé baï d’espibou, mous esclaou,

Quand éroun naou.

Bourda de roudzé, mous esclaou,

Quand éroun naou.

Sur la glissetto mous esclaou

Fasian pataclin, pataclaou

Combien te coûtèrent les sabots — quand ils étaient neufs ? / Ils coûtèrent cinq sous, mes sabots, quand ils étaient neufs. / De quel bois étaient-ils, tes sabots, quand ils étaient neufs ? / De bois de peuplier, mes sabots, quand ils étaient neufs. /  Bordés de rouge, mes sabots, quand ils étaient neufs. / Sur la glissière, mes sabots faisaient «Pataclin, pataclou. »

Chansons délirantes – Noté par Tiersot (ibid p 507) –

La Chansons des mensonges (1)

Je vais me promener (bis)

Au bord de la rivière,

Bon la ri cou la la

Je vais me promener

Au bord de la rivière

 

Je rencontre un cerisier (bis)

Qui était couvert de prunes, etc

 

Je vais le secouer, (bis)

Il en tombe des figues etc.

 

Je vais les ramasser, (bis)

Ce sont des pommes de terre etc

 

Ma dame appelle son chien (bis)

Son coq vient me mordre, etc.

 

Il me mord au mollet (bis)

J’en saigne à l’oreille, etc.

 

Non pas saigner du sang (bis)

J’en saigne du vinaigre, etc

 

Je cours chez le pharmacien, (bis)

J’enfonce la porte ouverte etc

 

Je rentre à la cuisine, (bis)

Le cochon fait la soupe etc

 

Je monte dans la chambre (bis)

La vache change de chemise etc.

 

Je regarde sous le lit (bis)

Les rats jouent de la mandoline, etc

 

Les mouches au plafond, (bis)

Qui se tordent de rire, etc.

 

Elles en rirent tellement (bis)

Qu’elles se cassèrent les quilles etc.

 

On les mène à l’hôpital (bis)

Avec trente-six béquilles,

Bon la ri cou la la

On les mène à l’hôpital

Avec 36 béquilles

Chansons délirantes –

M'en alavo laborar

M’en alavo laborar

Vers la plus autas combas

Bon ladrito la la

M’en alavo laborar

Vèrs la plus autas combas

Je m’en vais labourer

Vers les plus hautes combes. Bon…

 

Emportavo mos bœufs

E trinavo mas joclias Bon…

J’emportai mes bœufs

Et traînais mes courroies

 

Passéro sotz un figuier

Qu’es recuvert d’epongeas. Bon…

Je passai sous un figuier

Qu’était couvert d’éponges. Bon…

 

Lè fotero mon bato

M’en chèyit tres maiossas. Bon…

J’y fichai mon bâton

Il en tomba trois fraises. Bon…

 

Lo mètre dou chatè

M’envoia son chin mordre. Bon…

Le Maître du château

M’envoya son chien mordre. Bon…

 

Me mordit au talo,

Sainavo pèr l’aurelha. Bon…

Me mordit au talon

Je saignai par l’oreille. Bon…

 

Si dins ma chanso

Li a un mot de veritat

Volo bien qu’ils me pènden

Bon ladrito la la

Si dins ma chanso

Li a un mot de veritat

Tant pis serai pendu

 

Si dans ma chanson

Il y a un mot de vérité

Je veux bien qu’on me pende

Bon ladritou la la

Si dans ma chanson

Il y a un mot de vérité

Tant pis je serai pendu

Chansons délirantes – M’en alavo labora,  Chanson de mensonge recueillie en 1966 à La Chapelle en Vercors auprès de M Revol qui avait alors 80 ans par J C Bouvier. Dans ce village au nord de la Drôme le parler occitan était largement influencé par le francoprovençal / MAR 1-2, 1978

Chansons de Mensonge

L’autre zor de me promena (bis)

To le long de cho grand prâ.

 

L’autre jour je me promène

tout le long du grand pré

 

Veni tui vère !

To le long de cho grand prâ

N’y veni pâs.

 

Venez tous voir !

Tout le long de ce grand pré

N’y venez pas !

 

D’ai reincontra due lemaces

Qué laboravan lou pra.

 

J’ai rencontré deux limaces

 Qui labouraient un pré

 

Lo bouvier que le menave

Ne saieve pa le governa

 

Le bouvier qui les menait :

Ne savait pas les conduire.

 

Le pecave pe le coasse

La segnava pe lo na.

 

Il les piquait aux cuisses

Elles saignaient par le nez

 

D’ai reincontra douè polaille

Que venivon de la sâ

 

J’ai rencontré deux poules

Qui venaient d’acheter du sel

 

J’ai reincontra una fena morta

Que taconave son foéda

 

J’ai rencontré une femme morte

Qui raccommodait son tablier

 

Elle aviéve perdu son ullie

E la sarseva avei lo na

 

Elle avait perdu son aiguille  

Elle la cherchait avec le nez

 

La pour ullie sist trova draita

Gli a peca lo beu du na.

 

La pauvre aiguille s’est trouvé debout,

Lui a piqué le bout du nez

Chansons délirantes –

Les trois Commères

Nos étion ben tré commaré (bis)

Tote tré d’on bon volay, (1)

 

 Tiralon, tiralai, tiralon tin tay,

Tote tré d’on bon volay.

 

No se dziron l’onna à l’atra :

« Commar’ de cy, commar’ de lay. »

 

S’en allave à l’auberge,

A L’auberge des Tré Rey.

 

Itié (1) on n’y bey pas piquéta :

 On n’ bey rin que de bon nay. (2)

 

N’in buiron ben quinze pintos,

Atant du blan que du nay.

 

Quand en n’in furont ben chules, (3)

S’accapiront pe lou pey. (4)

 

Ionna (5) tomba dien le findré, (6)

S’é tota couéta lou dey. (7)

 

Ionna tomba dezo la table,

L’atra contro la paray. (8)

 

Que vont dire noutros omos ?

On les pille à tort, à dray.

 

Los omos les ecutavon,

 Al arrivon to lou trey.

 

Al attrapon ona barra,

N’en foton su tote le tray

— (2) De bon noir (de bon vin rouge). — (3) Saoules. — (4) S’attrappèrent par les cheveux. —(5)L’une. — (6) Cendres. — (7) S’est toute cuit les doigts. — (8) La paroi, le mur

Marguerite elle est malade

Marguerite elle est malade,

 Il lui faut le médecin.

Marguerite elle est malade,

Il lui faut, ho, ho,

Il lui faut le médecin.

 

Médecin par sa visite

Lui a défendu le vin.

Médecin par sa visite

Lui a dé, hé, hé,

 Lui a défendu le vin.

 

Médecin, va-t’en au diable,

Puisque tu défends le vin !

Médecin, va-t’en-t-au diable,

Puisque tu, hu, hu,

Puisque tu défends le vin !

 

J’en ai bu toute ma vie,

J’en boirai jusqu’à la fin.

J’en ai bu toute ma vie,

J’en boirai, hé, hé,

J’en boirai jusqu’à la fin.

 

Si je meurs, que l’on m’enterre

Dans la cave où y-a du vin.

Si je meurs, que l’on m’enterre

Dans la ca, ha, ha,

Dans la cave où y a du vin.

 

Les pieds contre la muraille,

La tête sous le rubin ;

 Les pieds contre la muraille

 Et la tê, hé, hé,

La tête sous le rubin.

 

S’il en tombe quelques gouttes,

Ça sera pour me rafraîchir ;

S’il en tombe quelques gouttes,

Ça s’ra, ha, ha,

Ça s’ra pour me rafraîchir.

 

Mais si le tonneau s’enfonce,

J’en boirai à mon plaisir ;

Mais si le tonneau s’enfonce,

J’en boirai, hé, hé,

J’en boirai à mon plaisir.

 

Les quatre les plus ivrognes

Porteront les coins du drap ;

Les quatre les plus ivrognes

Porteront, hon, hon,

Porteront les coins du drap.

 

Et le restant des ivrognes

Chanteront le Libéra,

Et le restant des ivrognes

Chanteront, hon, hon,

Chanteront le Libéra.

Chansons délirantes –

Marguerite elle est malade (variante)

Le Grous Djean revint du bouet; (bis)

Trouve sa fenna bien malâda.

Ouâ!. Oh!. Eh!.

Trouve sa fenna bien malada, a, a.

Etinjua dessur on ban,

Tota décordélaïa.

« Fenna, vou’t’ de s’pa û vin,

Ou de la s’pa à la couerda? (1)

 

— Dz ameri  mio de s’pa û vin

 Quet la s’pa à la couerda.

 Mari, mari, sé dz n’in morivo,

Tu m’intarreriâ pet la cava.

 Lou pi contro la moraille,

La têta dezot la buissa. (2)

Tote les gotes qui n’in pseriont

M’arroseriont la lingua. »

Entre Crolles et Bernin

Entre Crolles et Bernin

Et tralala, la brouette à bras

Il y a trois belles filles

La plus jeune des trois

Était la plus jolie

Son cotillon serré

Et son tablier tout neuf

Son beau chapeau brodé

Et son chignon tout nouveau

Ses yeux grand ouverts

Et son tarin tout rose

Entre Crolles et Bernin

Et tralala, la brouette à bras

Il y a trois belles filles

Chansons délirantes –

Quand ma Mie vient me voir

Quand ma mìa vèn me veire

A chivau sur son caion,

Pregnò la cueia per guida

E marchava a reculon.

 

Quand ma mie vient me voir :

Quand ma mie vient me voir

A cheval sur son cochon,  

Elle prenait la queue en guise de guide

Et marchait à reculons.

A la dança son quatr

A la dança son quatr

A l’amour li son que dos

Quuand son tres

N’i a un de rèsta

L’autre fai de chavilhons !

 

A la danse, ils sont quatre :

Et seulement deux pour faire l’amour ; 

Quand ils sont trois, il y en a un de trop,   

 Et l’autre fait des chevilles 

Chansons délirantes –

Le Pèr'Bacchus

Le pèr’Bacchus à la saison dernière

A ses enfants voulut faire un présent

Bon, bon, bon !

Il leur dit : « Mes enfants, buvons à tasses pleines

Car le paradis, laïra (bis)

Car le paradis aux ivrognes est promis. »

 

Ma p’tit Brigitte, ne fais pas tant la fière

Car tes appas ne les séduiront pas.

Bon, bon, bon !

Ni tes vertus ni tes belles manières

Ne valent pas, laïra (bis)

Non, ne valent pas le bon vin que je bois

 

Ne faisons pas comme la première femme

Qui fut trompée par sa chère moitié.

Bon, bon, bon !

Elle fut trompée par une pommes,

Amies soyons plus fines, laïra (bis)

Amies soyons plus fines, et buvons du bon vin.

 

 Trois bonnes buveuses à l’ombre d’une treille

Valent mieux que dix mille amoureux

Bon, bon, bon !

C’est en buvant qu’on fait des merveilles

Tandis qu’en aimant, lïra (bis)

Tandis qu’en aimant on meurt en languissant

Chansons délirantes- Père Bacchus (le) / Tiersot p 209 / Rencontrée à Ornon (Oisans) Ugines, Bessans et Névache

Prière d'Ivrognesses

En lui notre seule espérance

Dans ce monde, rien de nouveau

Que du bon vin en abondance.

Ah ! Prions qu’il nous envoie

A chacune un plein sac d’écus,

Et puis sous chanterons ces mots

Sanctificetur.

 

Nomen tuum : Tiens le voilà,

Lorsqu’on entre en rigolade,

Lorsqu’il y a du bon vin sur la table,

Partout il se fait réclamer.

X Ah ! Prions-le qu’il nous envoie

A chacune un demi-million

Et ouis nous chanterons ensemble :

Adveniat regnum tuum

 

Fiat volontas tuas :

Soit fait au ciel comme à la terre.

Donne-moi la paix si je bois :

Je ne demande pas la guerre

De ce bon vin qui nous réveille,

Buvons, amies, chères commères

Puisqu’il y a dans ce verre

De quoi tremper panem nostrum

 

Quotidianum s’est enivée,

Un jour étant dans la débauche,

Da nobis hodie avec elle

Qui buvait à droite et à gauche

X Quand elles ont assez bu et ri

Se sont trouvées toutes les deux grises

Elles en ont rejeté la faute

Sur debitoribus nostris.

 

Et de nos, une grande soularde,

Et Inducas, sa commère …

Elles ont bu à la santé de

Tentationem qu’était malade

Ah ! Prends ton verre ! A moi le mien !

Commères, n’y laissons rien,

Et répétons toujours ces mots :

sed libera nos a malo.

Chansons délirantes –

Les Crozets

Lie avie tres fenas es Crotas (bis)

Que parlavon far de crousets

E douas e una

Que parlavon far de crousets,

E douas e tres

 

Quinze kiloues de farina (bis)

Pre n’en faire un pau pus’spes…

Quinze kiloues de fromage (bis)

Pre les faire un pau foutets…

Quinze kiloues de vinassa (bis)

 

S’empeguer toutes tres

S’en aneron a la messa bis)

Tireron tres cent pets…

Lou santa preire se revirz (bis)

N’en crebessias toutas tres…

 

N’en disia rèn o moun sant ome (bis)

N’aven encaro pus’spes

…n’en durava (bis)

Restarie pas un arbre drech.

Il y avait trois femmes aux Crottes / Qui parlaient de faire des crozets / Et deux et une…Qui parlaient de faire des Crozets / Et deux et trois. Quinze kilos de farine (bis) / Pour les faire plus épaisses. Quinze kilos de fromage (bis) / Pour les faire un peu plus forts /Quinze kilos de vinasse (bis) / Elles se saoulèrent toutes trois/ Elles s’en allèrent à la messe (bis) / tirèrent trois cent pets/ Le saint prêtre se retourne (bis) / Vous en creviez toutes trois !/ N’en distes rien oh mon saint homme / S’en avons encore de plus épais / Si l’affaire avait duré (bis) / Ne resterait plus un arbre debout.

Chansons délirantes –